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BIOGRAPHIE
PIERRE SABATIER
Né
le 20 mars 1925 Pierre Sabatier a grandi à Moulins dans l'Allier
où il fit ses études primaires et secondaires. Après
la guerre il "monte" à Paris. De 1949 à 1952 il
suit des cours à l’école Nationale Supérieures
des Arts Décoratifs et à l’école Nationale
des Beaux Arts où il s’inscrit à l’atelier de
fresque .
Fervent admirateur de l'art égyptien, des Assyriens, et de l'art
des cathédrales, il s'intéresse aux différentes techniques
permettant au peintre comme au sculpteur l'intégration de ses créations
dans une architecture.
Il voue une admiration à Le Corbusier dont l’œuvre comme
les écrits constituent alors pour lui un puissant stimulant.
En 1966, la sortie du premier numéro de la revue «LE MUR
VIVANT» - avec les préfaces de Raymond Lopez, Maurice Novarina,
et Le Corbusier - représente un événement pour les
artistes de sa génération qui militent pour l'intégration
des arts dans l'architecture. Sabatier y reconnaît sa propre démarche
et adhère au mouvement.
Grâce à la réglementation sur le 1% - pourcentage
du budget d’une construction publique affecté à une
commande d’œuvre d’art - mise en place en France au début
des années 50 – Pierre Sabatier obtient ses premières
commandes et concrétise ses aspirations à une création
d’art monumental. (Voir « Commandes
publiques du 1% »).
Il réalise d’abord de vastes compositions murales en céramique
ou mosaïque sur des murs pignons, à l’intérieur
ou à l’extérieur de bâtiments publics, à
l’exemple de la grande céramique du Lycée
Claude de France à Romorantin en 1966 ou de celle du
stade
de la Porte d'Orléans à Paris en 1968. (Voir « Céramiques
et Mosaïques »). Toutefois il délaissera
progressivement cette technique, et optera de plus en plus à partir
des années 70 pour le métal qui devient son matériau
de prédilection.
Des architectes renommés de son époque (les frères
Arsène-Henry, Michel Herbert, Dufau, Dacbert, Demailly, Sobeau
et Julien…) lui confient la décoration des espaces intérieurs
des vastes immeubles de bureaux qu’ils réalisent alors à
la Défense .
A la demande des architectes Luc et Xavier Arsène-Henry, il conçoit
une vaste composition en cuivre martelé et oxydé de 650
m2 pour le volume du noyau central de la
Tour Aquitaine à la Défense en 1967. (Voir « Commandes
privées »). C’est l’occasion
pour lui de développer sa technique de fresque à l’acide,
dont il a acquis la maîtrise et qui restera une des caractéristiques
majeures de son œuvre. Un autre exemple significatif de cette technique
se trouve dans une autre réalisation :
le
hall de la Compagnie d’Assurances La
Royale Belge à Bruxelles en 1969.
L’art dans l’architecture de Pierre Sabatier concerne aussi
bien des bâtiments privés (sièges de sociétés,
de banques, d’assurances) que des bâtiments publics (collèges,
lycées, universités, préfectures, hôtels de
ville, Palais de Justice…). Son œuvre s’étendra
simultanément en France et à l’étranger (Belgique,
Allemagne, Canada, Arabie Saoudite, Irak…)
Pour faire face aux commandes, Pierre Sabatier aménage un vaste
atelier à Aurouër (Allier) dans la campagne bourbonnaise.
C’est là qu’il exécute ses œuvres, secondé
par une équipe d’assistants (il en comptera jusqu’à
10) qu’il formera lui-même. Pierre Sabatier a été
assisté notamment par Jean-Pierre Colly et Michel Mazouz, ses «
fidèles compagnons » pendant 35 ans.
Disposant d’outils qu’il a souvent façonné lui-même
pour mieux les adapter à la nature même de ses activités,
il manipule acier, étain, laiton, aluminium, cuivre - et traite
de grandes surfaces ou des volumes considérables. Entouré
de ses assistants, il plie, découpe, martèle, emboutit,
oxyde le métal par tonnes, par centaines de mètres carrés.
L’œuvre de Pierre Sabatier est d’inspiration volontiers
organique. « Le métal semble agir comme un paysage soumis
aux variations climatiques, un être vivant éprouvant des
sensations multiples… Ses créations font souvent penser à
des mouvements telluriques, des ondes, des failles… »
(Recherche & Architecture, 1983, n°56)
En 1968, invité à intervenir avec d’autres artistes
dont Ubac et Manessier, dans l'Hôtel
de Ville de Grenoble (architecte : Maurice Novarina), Pierre Sabatier
développe une nouvelle expression en créant un claustra
en laiton découpé et travaillé à l'étain
dont le critique d’art Pierre Cabanne saluera en son temps l’originalité.
(Voir « Commandes publiques du
1% »). D’autres exemples suivront avec
la sculpture-claustra de la Fondation
Goldmüntz. à Anvers en 1970 ou "Les
Portes de l'au-delà" du cimetière des Joncherolles
à Villetaneuse en 1975. Ses réalisations assument souvent
une fonction précise : cloisons, portes, murs claustra, murs
parois y occupent une place importante. Pierre Sabatier qui élabore
son œuvre en liaison avec l’architecture, fait rarement oeuvre
unique mais participe à une conception d’ensemble. Il prend
en compte la totalité des surfaces et travaille à l’échelle
des volumes construits. Son oeuvre évoluera logiquement vers la
création d’espaces sculptés tout entier dans lesquels
il intègre des éléments d’aménagement,
donnant à ses sculptures une potentialité d’usage.
On peut mentionner ici l’espace sculpté en acier et étain
pour l'Ecole
Nationale Supérieure d'Electricité d’Orsay en
1977, ou encore l’aménagement du patio de l’Institut
Universitaire de Technologie de Calais en 1986.
En 1974, Pierre Sabatier reçoit la commande de la nouvelle façade
du siège de la société
Parfums Rochas (33, Rue François 1er à Paris). Cette
installation en PVC de 13m sur 25m, destinée à être
éphémère, restera en place pendant une dizaine d'années
et passe aujourd'hui pour un symbole des années Pompidou. (Voir
« Commandes privées »)
Dans les années 80, Pierre Sabatier découvre avec le voile
de béton et le béton projeté une nouvelle technique
qu’il met à profitprofit pour des réalisations dans
le cadre des parcs à thèmes et des aires de jeux. (Voir
« Parcs à Thème »)
En 1994, il réalise une de ses œuvres les plus emblématiques
en espace public : la sculpture-signal ''Voilures" de 18m de haut
en inox pour le nouveau Pont
de Boulogne – Billancourt de l’architecte Badani. (Voir
« Espaces Publics »)
Sa vie durant Pierre Sabatier n’a cessé de s’ouvrir
à de multiples investigations. Il conçoit en 1981 le
Kaleicycloscope - un espace architectural en aluminium nacré
composé d’éléments cylindriques animés,
réceptacle d’images en perpétuel mouvement; et développe
de 1995 à 2001, La
Sidérolithe - une sculpture-habitacle en tubes d’acier
inox, insérée dans un espace naturel aménagé.
(Voir « Projets Expérimentaux »).
Pierre
Sabatier est décédé à Paris en 2003, après
avoir accompli en France et à l’étranger, une oeuvre
monumentale, abondante et variée (près de 150 réalisations).
dans le cadre de l'architecture contemporaine, Il a reçu la médaille
de Bronze des Arts Plastiques de l'Académie d'Architecture en 1974
et la médaille d'Argent, en 1976. Il a été nommé
Chevalier de la Légion d'Honneur en 2002 .
Son œuvre est représentée au sein des collections du
MNAM/CCI du Centre Georges Pompidou à Paris.
En marge de son travail d'art monumental dans l'architecture, Pierre Sabatier
a également accompli une œuvre importante dans le domaine
de l’art sacré avec la création d’objets et
de mobilier liturgique (Voir « Art
Sacré »).
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